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Moi Vaïreus, j'ai à vous dire.

le 24-11-2009 12:58

Article 2, que la lumière soit.

 

J'étais au centre de l'île. Je passais du temps avec ce peintre autochtone, nous partions pour le week end. Nous sommes arrivés dans un village plutôt isolé.  Le peintre avait une cabane sur pilotis aux abords du village. De là nous surplombions toute la vallée, c'était magnifique. La fin de la journée approchait, la lumière baissait. Il y avait une toile qu'il voulait me montrer et moi ce peintre là me plaisait de plus en plus. Je le sentais j'étais exaltée. Son atelier se trouvait au village. C'était une petite construction de béton dans laquelle s'entassaient les toiles. Il me dit qu'il monte au village et que moi, en attendant, je pourrais essayer de réparer cette vieille radio qui trainait là inerte depuis for longtemps déjà. Si j'y parvenais j'aurais droit à un baiser. Mon sang n'a fait qu'un tour. Je suis passée de l'exaltation à une véritable euphorie intérieure. J'étais tout d'un coup raide dingue de ce mec. Il est parti j'ai observé la radio. Elle datait au moins du roi sezeth! J'avais entre les mains une antiquité déglinguée et rouillée. Le miracle s'est produit, j'ai connecté quelques fils de fer entre eux, j'ai refait le lien avec les piles et je ne sais comment la musique a jailli. Quand le peintre est revenu la musique se faisait entendre dans le silence de la vallée maintenant plongée dans l'obscurité et moi je n'en pouvais plus, j'étais à fond. Je me sentais capable de soulever des montagnes, je me sentais FULL POWER. C'est dans dans état émotionnel que nous sommes montés au village. Il voulait me présenter sa toile et moi, bien sûr, je voulais la voir. Nous arrivons à l'atelier, nous avons croisé peu de monde en chemin, quelques enfants peut être. Nous entrons dans la pénombre de l'atelier, la toile était là et moi j'étais très impatiente de la voir. C'était une grande toile posée au sol contre le mur. Que la lumière soit. Il actionne l'interrupteur, et la lumière ne fut pas. Il essaie encore, non ça marche pas. Mais moi je voulais voir cette toile. J'insiste. Je vais vers le centre de la pièce pour attraper le néon qui pendait au bout d'un câble accroché au plafond. Il doit y avoir un faux contact. Alors le peintre me nargue avec un "peut être que ma toile ne veut pas que tu la voie. Peut être qu'lle ne veut pas te voir."  Quoi, la toile de cet homme qui me mettait dans un tel état ne voudrait pas me voir, c'était inconcevable, non, il fallait que je voie cette toile. J'attrape le néon du bout des doigts je le fais pivoter d'un quart, il s'allume. Ah, c'était donc un faux contact et je peux voir la toile. Je regarde la toile, je lâche délicatement le néon. Il s'éteint. Le peintre me nargue encore. Il faut que je voie cette toile c'est comme si le flot d'émotions que je ressentais à ce moment là en dépendait. Je reprends le néon en main pour le bouger légèrement, il s'allume. Je le lâche il s'éteint. Satané faux contact. Je reste là à maintenir le néon les bras tendus vers le plafond, là je vois la toile! Je regarde la toile. Elle se trouve juste à coté de la porte de l'atelier  restée ouverte. Quelques enfants sont à la porte et m'observent en s'amusant de moi. Je suis toujours les bras tendus et je fatigue. Je décroche le néon pour l'observer de plus près et régler définitivement cette histoire de faux contact. Mais alors que j'ai le tube de néon nu dans les mains il reste allumé. Je regarde ce néon allumé dans mes mains, je le pose au sol, il s'éteint. Les enfants sont silencieux, le peintre me regarde. Je reprends le néon, il s'allume. Un sourire s'affiche sur mon visage, j'étais toute contente j'allais pouvoir regarder tranquillement la toile. A mon tour de narguer le peintre, je riais, "tu vois que je vais pouvoir voir ta toile!". Quelques enfants étaient partis, ils sont revenus avec les grands. Quelques personnes âgées étaient là aussi. Moi je jouais, mon visage devait être enfantin et illuminé de joie. Je jouais avec la lumière. Je la posais, pas de lumière. Je la reprenais, lumière. Le peintre me dit "pose ce néon". Je ne l'écoutais pas je voulais juste jouer.  Puis j'entends un "apa ini?", un genre de que se passe t'il ici. C'était une vieille dame. Les questions montaient à l'unisson et cette fois je l'entends le peintre. Le visage sérieux il  me répétait: «pose ce néon". Je pose doucement le néon. Il s'éteint. Je regarde le peintre répondre à la petite troupe qui s'était formée:"tidak apa apa, dia sama orang bali." Les enfants étaient amusés, les vieux me regardaient d'un air ahuri. Nous sommes partis.

 

 

 


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le 24-11-2009 11:06

Article 1, que tombe la pluie.

 

J'ai vécu une vie extra-ordinaire dont une partie particulièrement hard sur laquelle je ne m'étalerai pas.  Quoiqu'il en soit c'est cette partie là qui a provoqué mon départ pour une autre vie.

Nous étions au pied du volcan sur la terrasse de la petite cabane. Il faisait nuit, il était assis à coté de moi. Il portait un sarong et d'immenses cheveux noirs. Cet homme fascinant, au pied du volcan me dit; "we are powerfull".

Et nous le sommes en effet. Quelques jours plus tard je me retrouvais nue sur la terrasse de ma cabane en bois,  les pieds ancrés au sol et les mains levées vers le ciel. La mer était face à moi, 200 mètres en contrebas. J'étais ensorcelée peut être. Ce qui est sûr c'est que je n'étais pas dans mon état normal. Je venais de vivre une véritable régression passant par l'enfance jusqu'à me sentir nourrisson et vouloir boire le lait maternel. Quand je retournais à ma cabane j'étais totalement perdue mais il y avait ce coq noir. Baba l'avait fourré dans ma cabane le jour de mon arrivée et depuis il ne me lâchait plus. Un véritable harcèlement dont je soupçonnais baba d'être à l'origine. Ce jour là le coq non je n'en voulais pas, ça suffit. Je lui ai tout simplement tordu le cou déversant toute la fureur que je pouvais y mettre. Ce faisant je me suis surtout profondément choquée, j'avais pété un câble j'avais désormais peur de moi même. J'avais perdu tous mes repères.

Baba entre, juste à temps pour pour que la vie du coq soit épargnée. Je portais mon sarong noué autour de moi et alors que le coq sortait de la cabane pour ne jamais revenir, nous allons sur la terrasse. J'avais peur. Peur de moi! Je venais de comprendre que je ne savais plus qui j'étais mais surtout que j'étais capable du pire. J'étais debout face à la mer. En contrebas, un mètre sous mes pieds, la colline rocailleuse s'étendait jusqu’a l'eau. Baba est assis sur la banquette derrière moi, je ne le vois pas. Il me demande, "de quoi as tu peur mushi." Je fixais l'horizon. Je me retourne et je le vois, calmement il avait ôté sa bague, il tenait un briquet, il brulait l'imposante pierre qui ornait la bague. A ce moment là j'ai détourné mon regard de ce que je ne voulais pas voir, ce feu. Ma gorge était serrée je ne pouvais plus parler j'étais étranglée par la peur de ce feu. Ce n'était pas une simple flamme, c'était le Feu dont j'avais peur. Je détourne ma tête pour fixer de nouveau la mer, la ligne d'horizon et je ne réponds pas. Baba me demande "who do you love Mushi."

Il portait un tatoo sur son bras, ou bien était-ce sur sa poitrine, une femme qui s'enlaçait. Elle devait donc s'aimer. C'était simple je n'avais qu'à suivre ce que j'avais devant les yeux. Je croise donc mes bras autour mes épaules. Je ressentais une chaleur m'envahir, je ressentais l'amour de moi-même. J'avais l'impression de partir je ne sais où, de toute façon j'étais en plein délire. La voix de baba se fit entendre: "you go too far mushi". A ce moment là je redescends en effet, baba me guidait bien. Les minutes passaient. Quelques palmiers se dressaient entre la mer et moi, le ciel était clair. Baba me repose la question: de quoi as tu peur mushi? Je me retourne et je le vois qui brulait toujours sa bague. Le feu. De nouveau il m'effrayait car ce n'était pas une simple flamme pour moi, c'était un feu grandissant, c'était LE FEU. Il pouvait me consumer. Je ne voulais pas répondre j'avais trop peur. Une seule chose m'importait désormais, éteindre ce feu. Il me fallait de l'eau.  De nouveau je fixe l'horizon, la mer. Il me fallait de l'eau.  Baba qui ne voulait cesser de bruler la pierre de sa bague fit de nouveau entendre sa voix : "Who do you trust mushi". J'étais dans un état second je n'avais plus aucun repère je ne savais plus qui j'étais. Je réponds silencieusement "i trust you".

J'avais un grand besoin de stabilité de réconfort, j'avais besoin de réponses qui sonnent vrai au plus profond de moi-même mais cette réponse là ne me semblait pas fiable, pas stable. Faire une totale confiance  en quelqu'un c'était faire dépendre ma confiance et donc ma stabilité de quelqu’un d'autre. Je ne me sentait pas stable avec ça. "Who do you trust mushi". Apres tout je pourrais faire confiance à dieu, après tout je n'en savais rien. Oui cela m'a réconforté un instant pour finalement donner le même résultat que précédemment. La confiance partait hors de moi et donc je ne me sentais pas stable. Aucune de mes réponses silencieuses ne m'apportait la stabilité, aucune ne me rassurait. Une réponse s'est présentée; " i trust me, i trust myself". Ca y est je me sentais stable. Rassurée. J'avais trouvé la réponse. Je la répétais comme un mantras les mots tournoyaient les uns à la suite des autres... I trust me, i trust myself. Je me sentais grandir, je me sentais pleine d'une force, la totale confiance en moi. Baba pourtant brulait toujours sa bague. Il ne lâchait pas l'affaire, il me repose la question: "de quoi as tu peur mushi".  Je ne voulais pas me retourner, je ne voulais pas le regarder je savais que là, il y avait ce feu, un feu qui dévore. Il me fallait de l'eau. J'approche du bord de la terrasse je m'apprête à franchir le petit mètre de dénivelé qui me séparait de la terre et des rochers, je pourrais ainsi aller à la mer. J'avais besoin d'eau, de beaucoup d'eau. La mer, elle, pourrait éteindre ce feu. Baba intervient: «où vas tu mushi".

-Je vais me baigner j'ai besoin d'eau.

-Tu ne peux pas aller à la mer mushi. Tu dois rester là.

A ce moment je me suis sentie pétrifiée. Je ne pouvais donc pas aller vers l'eau. Ma peur grandissait ma panique aussi. Je restais plantée là debout face à la mer mais elle était trop loin, il me fallait de l'eau, c'était devenu une obsession.  Pendant que le mantras courrait toujours dans ma tête, "i trust men i trust myself", baba me pose son ultime question: "Who are you mushi". Ma panique grandissait je partais en vrille total je ne savais plus qui j'étais ni ce que je faisais.  Je me raccrochais aux quelques mots qui me restaient, ceux qui courraient déjà dans ma tête et les nouveaux venus;" I'm Mushi!" Ouf! Je me le répétais sans cesse, désespérément,  "i'm mushi, i trust myself. " La ronde des mots tournoyait et l'erreur s'est produite. Mushi, là où j'étais c'etait le nom d'un fleuve. L'erreur s'est glissée dans mon cerveau, je répétais interminablement "i'm mushi i'm water". Cette phrase s'est ancrée en moi pour ne plus me lâcher. Je ne me retournais plus vers baba et son feu, j'avais vraisemblablement quitté ce monde là. Au bout de quelques minutes, je ne sais pas combien le temps n'avait plus cours, je n'était plus que cette seule pensée: i'm mushi i'm water. Je me suis retrouvée nue, mon sarong avait glissé à mes pieds, les pieds ancrées dans le sol et les mains levées au ciel je répétais "i'm mushi i'm water". La vrille était totale! J'étais anéantie et j'ai senti une larme se former au coin de mon œil. Alors qu'elle commence à s'écouler je réalise que cette larme c'est moi, que je suis cette larme. Que je suis effectivement de l'eau. Dans cet instant seulement j'ai cru sincèrement et véritablement que j'étais de l'eau. A cet instant j'ai ouvert les yeux, il pleuvait sur moi. Il a plu quelques instants, la pluie s'est arrêtée.

REALISER quelque chose, le faire passer de la pensée à la réalité. C'est ainsi que se produisent les miracles.

Nous pourrions dire aussi que c'était une drôle de coïncidence. Alors oui c'en est une belle. Peut être aussi mon cerveau m'a t'il joué des tours. Peut-être. Ou bien peut être est-ce ce que l’on appelle le pouvoir de la pensée, peut être ai-je exploré une zone qui m'était encore inconnue. Oui, peut-être.

 

 


 
 
 

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